Comment réagir en cas de crise d'asthme?

Qu'est-ce qu'une crise d'asthme ?

Une crise d’asthme se traduit par un manque d’air dans les poumons. En cause, l’inflammation de la surface interne des bronches : l’épithélium bronchique.

En présence d’un ou plusieurs facteurs déclenchants, cette inflammation provoque un gonflement des parois et une contraction des muscles bronchiques. La diamètre des bronches est donc réduit. S’ajoute à cela une hypersécrétion de mucus qui réduit encore plus l’espace nécessaire au passage du flux d’air dans les voies respiratoires inférieures.

Les crises d’asthme sont des épisodes récidivants chez les personnes asthmatiques. Bien que variables d’un individu à l’autre, les symptômes sont généralement :
 

• Un essoufflement
• Une toux
• Une oppression thoracique
• Des sifflements (surtout à l’expiration, la nuit et au réveil)

Les symptômes de l’asthme sont le plus souvent ceux de la crise d’asthme. Ils surviennent brutalement en réponse à une exposition au tabac, à la pollution, à un allergène ou encore à une infection respiratoire comme un rhume.

L’asthme n’est pas une maladie homogène et il convient de distinguer 2 typologies principales :
 

• L’asthme intermittent : les crises sont peu fréquentes et les symptômes sont brefs. Entre les crises, l’asthme est dit « silencieux ». Cela veut dire que la personne asthmatique respire normalement et sans difficulté particulière. Un traitement de secours pris uniquement lors des crises sera dans la majorité des cas suffisant. Ce type d’asthme concerne environ 50 % des asthmatiques.
• L’asthme persistant : ici, les symptômes de l’asthme restent présents même en dehors des crises d’asthme. Les capacités respiratoires sont encore affectées entre les crises. Cette forme, également appelée asthme chronique, touche l’autre moitié des asthmatiques. Pour ces personnes et en plus du traitement de secours, un traitement de fond administré sur le long terme sera nécessaire.

Par ailleurs, il existe différentes formes d’asthme persistant, fonction du stade de sévérité. Ce dernier est évalué selon la fréquence des symptômes, notamment les réveils dus à l’asthme nocturne. Définir ce stade est essentiel pour établir un traitement de fond adapté au patient :
 

• L’asthme persistant léger : symptômes 1 à 2 fois par semaine / asthme nocturne 2 fois par mois au moins ;
• L’asthme persistant modéré : symptômes quotidiens / asthme nocturne 1 fois par semaine au moins ;
• L’asthme persistant sévère : symptômes permanents / asthme nocturne répété et courant ;

Dans le cas de l’asthme sévère, la diminution des fonctions respiratoires est telle que le patient doit limiter ses activités physiques. Il s’agit d’un stade de la pathologie qui impacte donc grandement la qualité de vie. De plus, les crises d’asthme dans ce contexte sont potentiellement très dangereuses. Elles peuvent exiger une hospitalisation d’urgence et engager le pronostic vital de la personne asthmatique.

Sur les 4 millions de Français concernés par l’asthme, plus de 60 000 sont atteints par une forme sévère de cette maladie respiratoire chronique.

Comment détecter une crise d'asthme ?

Une crise d’asthme arrive le plus souvent de façon brutale. Connaître et reconnaître les symptômes caractéristiques de la crise asthmatique est un point important pour tous les patients, enfants et adultes, car cela permet d’être prêt et d’utiliser le traitement de secours rapidement :
 

• La toux
• L’oppression thoracique
• La difficulté à respirer
• L’impression de manquer d’air
• La respiration qui s’accélère et qui devient sifflante à l’expiration

Les signes d’une crise d’asthme varient d’un patient à l’autre. De plus, certains sont similaires à d’autres maladies respiratoires. Il est cependant possible de les distinguer :
 

Distinguer une crise d’asthme d’une bronchite

Asthme et bronchite sont 2 pathologies liées à une inflammation des bronches. Mais les causes de cette inflammation ne sont pas les mêmes. Certains symptômes permettent ainsi d’orienter vers une bronchite et non une crise d’asthme : la fièvre, les courbatures et les maux de tête notamment.
 

Distinguer une crise d’asthme d’une allergie

Il est facile de confondre une allergie avec une crise d’asthme car la toux et les sifflements de la respiration sont des symptômes communs. De plus, il existe des asthmes allergiques, chose qui augmente le risque d’une éventuelle confusion.

Cependant, il faut savoir qu’une allergie au pollen, par exemple, en dehors d’un terrain asthmatique ne provoque pas de dyspnée ni de sensation d’étouffement.

Quels sont les facteurs déclencheurs d'une crise d'asthme ?

L’asthme est une pathologie multifactorielle. Cela signifie que les crises sont la réponse à un ou plusieurs facteurs. Il peut s’agir de facteurs propres à la personne (facteurs endogènes), mais le plus souvent des facteurs extérieurs (facteurs exogènes, dits déclenchants) sont nécessaires pour qu’une crise d’asthme se déclenche. Ces derniers interviennent en agressant les bronches déjà sensibles de la personne asthmatique et provoquent leur contraction :
 

• Des allergènes : pollens, poils d’animaux, acariens
• Le tabagisme, qu’il soit actif ou passif
• La pollution atmosphérique
• L’exposition à des agents irritants : des sprays domestiques par exemple
• Des odeurs fortes
• L’humidité
• Des infections respiratoires, virales ou bactériennes
• L’effort, surtout en extérieur et par temps froid
• Certains médicaments comme l’aspirine

Parmi les facteurs endogènes, le stress et les émotions fortes méritent d’être soulignés car ils sont souvent cités par les personnes asthmatiques comme déclencheurs de leurs crises.

Comment prévenir une crise d'asthme ?

La meilleure façon de prévenir les crises d’asthme et d’espacer leur fréquence est de respecter le traitement de fond prescrit par le médecin. Ces médicaments, à base de corticoïdes et de bronchodilatateurs de longue durée d’action, sont administrés par voie inhalée par le biais d’aérosol-doseur et inhalateur ou par l’intermédiaire d’un nébuliseur. Ce mode d’administration permet une action ciblée au niveau des bronches et une réduction considérable des potentiels effets secondaires par rapport à la voie générale.

Le traitement de fond est un traitement à prendre quotidiennement. Son but est de diminuer sur le long terme l’inflammation chronique des bronches. Grâce à lui, les crises d’asthme deviennent moins fréquentes et les symptômes sont plus légers. Le traitement de fond par inhalation permet ainsi aux personnes asthmatiques de retrouver une fonction respiratoire quasi normale. Il est essentiel pour préserver la qualité de vie, et même si les symptômes diminuent voire disparaissent, il ne doit pas être arrêté sans avis médical. 

Les traitements de fond sont prescrits selon la sévérité de la maladie. Par exemple, en cas d’asthme intermittent, un traitement de fond quotidien ne sera pas forcément nécessaire.

En revanche et dans tous les cas, il est important pour une personne asthmatique de connaître les facteurs déclencheurs de ses crises afin de les éviter au maximum.

Comment traiter une crise d'asthme ?

Une crise d’asthme est une situation d’urgence. Les bronches se contractent, leur diamètre rétrécit, le mucus se multiplie et obstrue les voies respiratoires dans les poumons. En quelques secondes, la respiration devient de plus en plus difficile et cela exige le recours à un traitement spécifique appelé « traitement de secours ». Là encore, il est administré par voie inhalée afin de garantir une efficacité et une rapidité d’action optimales.

Les médicaments indiqués pour traiter une crise d’asthme sont des bronchodilatateurs de courte durée d’action. Cela signifie qu’ils ont une action rapide sur la dilatation des bronches, mais que leur effet ne dure pas dans le temps. Ainsi, un traitement de secours n’est en aucun cas un traitement de l’asthme et il ne doit jamais se substituer au traitement de fond.

Une personne souffrant d’asthme, quel que soit son âge, doit toujours avoir son traitement de secours à portée de main. Le choix du dispositif médical permettant l’inhalation est donc essentiel, car celui-ci doit garantir une utilisation facile, rapide et discrète, et ce n’importe où.

Que faire en cas d’exacerbation de l’asthme ?

Normalement et grâce au traitement de secours, une crise d’asthme passe en quelques minutes, voire en quelques heures. Lorsque, malgré la prise répétée du traitement de secours, la crise d’asthme perdure à cause d’une aggravation de l’obstruction des bronches, on parle d’exacerbation.

L’apparition d’une exacerbation de l’asthme peut avoir diverses origines. Notons en particulier :
 

• L’arrêt du traitement de fond
• Une exposition allergénique massive
• Le tabagisme
• Une infection virale

Une telle situation n’implique pas nécessairement une hospitalisation. Une dose plus importante de bronchodilatateurs inhalés, déterminée par le médecin, peut suffire à maîtriser la crise. Mais un premier épisode d’exacerbation de l’asthme devra toujours conduire à une réévaluation du traitement de fond et à une recherche de la ou des causes.

Dans quels cas l'asthme aigu grave nécessite-t-il une hospitalisation ?

L’asthme aigu grave (AAG) correspond à une obstruction majeure voire complète des voies aériennes. Cela provoque une insuffisance respiratoire qui menace le pronostic vital de la personne asthmatique. L’AAG peut débuter brutalement, sans signes avant-coureurs, ou être la conséquence d’une exacerbation non maîtrisée, le plus souvent par négligence des symptômes. Un choc psychologique intense peut aussi être la cause d’un asthme aigu grave.

Les manifestations de cette crise d’asthme particulièrement intense ne laissent pas de place au doute :
 

• Une très grande difficulté à respirer
• Une arythmie
• Des difficultés à parler et à tousser
• Une cyanose péribuccale (les lèvres bleuissent)
• Des sueurs
• Une agitation
• Des troubles de la conscience

L’asthme aigu grave est toujours une urgence vitale. En présence de l’un de ces signes, il faut alerter les secours sans attendre.

Comment réagir si vous êtes témoin d'une crise d'asthme ?

Les crises d’asthme peuvent être très impressionnantes sans pour autant être sévères. Si vous êtes face à une personne victime d’une crise d’asthme, il est très important de garder votre calme, surtout s’il s’agit d’un enfant. Le stress est un facteur aggravant des symptômes, vous devez donc vous montrer rassurant et vous exprimer tranquillement pendant que vous procédez aux gestes d’urgence. Rassurez-vous, ils sont simples :
 

• Eloignez la personne des sources potentiellement aggravantes pour elle : fumée de cigarette, air froid, animaux de compagnie, odeurs fortes ou produits chimiques notamment.
• Installez-la dans un endroit calme et placez-la dans une position où elle se sent bien et à l’aise. Le plus souvent, il s’agira de la position assise.
• Eventuellement, desserrez sa ceinture de pantalon ou le col de sa chemise, et demandez-lui de respirer lentement et profondément. Inspiration par le nez, expiration par la bouche entrouverte. N’hésitez pas à respirer avec elle pour l’accompagner. N’oubliez pas que pour elle, à l’instant T, respirer tranquillement est un effort. Si vous connaissez des exercices de gestion du stress, c’est le moment de les utiliser.
• Demandez-lui si elle dispose d’un traitement d’urgence à proximité. Il s’agit d’un bronchodilatateur à inhaler. Si oui, aidez-la à l’utiliser. En cas de crise d’asthme, elle doit prendre 2 bouffées de son médicament immédiatement.

Si malgré vos gestes la crise d’asthme perdure, la personne n’est pas apaisée et semble de plus en plus fatiguée, appelez les secours sans plus attendre.