Par définition, l’asthme est une maladie respiratoire chronique. Caractérisé par une hyper-sensibilité et une inflammation permanente des bronches, les voies aériennes fines dans les poumons, l’asthme est une pathologie dont on ne guérit pas et qui perdure dans le temps.
Mais un autre point est très caractéristique de l’asthme : le fait que la maladie peut prendre plusieurs formes. Ainsi, certaines personnes ne souffrent de crises d’asthme que très épisodiquement alors que d’autres les subissent régulièrement à différents degrés de sévérité. Dans le premier cas, on parle d’asthme intermittent. Dans le second, l’asthme est dit persistant, ou chronique.
L’asthme chronique est donc un asthme qui persiste et qui affecte, plus ou moins, les capacités respiratoires du patient entre les crises.
En effet, dans sa forme intermittente, les symptômes de l’asthme restent rares et périodiques. Ils sont la réponse des bronches hyper-réactives à une exposition à un facteur déclencheur tel qu’un allergène ou un virus. Mais en dehors de ces brèves manifestations de la maladie, la personne asthmatique respire parfaitement normalement et son quotidien n’est pas impacté.
En revanche et dans sa forme persistante, l’asthme est dit chronique car il se manifeste toute l’année, régulièrement voire quotidiennement. De fait, l’asthme chronique affecte très souvent la vie des personnes qui en souffrent (environ 50 % des personnes asthmatiques). De plus, dans cette situation et en l’absence d’une prise en charge adaptée, les fonctions respiratoires peuvent se détériorer, parfois de manière irréversible.
Les symptômes de l’asthme chronique se manifestent lors de crises aiguës. La personne ressent alors un essoufflement important. On parle de dyspnée. Elle a des difficultés à inspirer et surtout à expirer, d’où le sifflement expiratoire caractéristique qui témoigne de l’obstruction bronchique. Le diamètre des voies aériennes est en effet réduit à cause d’une contraction des muscles des bronches et la présence de mucus gêne d’autant plus la libre circulation de l’air. Ce dernier est en quelque sorte emprisonné dans la poitrine de la personne asthmatique en crise, phénomène qui provoque une forte sensation d’oppression thoracique.
Les symptômes de l’asthme chronique surviennent à des fréquences et à des degrés d’intensité variables selon les individus. Très souvent, ils réveillent le patient pendant la nuit et ce dernier est obligé de s’asseoir pour parvenir à respirer. Ils peuvent également apparaître à l’occasion d’un effort physique, pendant ou après l’activité. On parle alors d’asthme d’effort.
Une toux sèche et plus ou moins persistante est aussi un symptôme fréquent de l’asthme chronique.
Le diagnostic de l’asthme chronique se base sur l’observation de signes cliniques. Cette maladie respiratoire est suspectée dès lors qu’un patient se plaint des symptômes évoqués ci-dessus et que ses capacités respiratoires restent affectées entre les crises.
La présence d’antécédents familiaux d’asthme ainsi que des signes d’atopie personnels ou familiaux tels qu’un eczéma ou une rhinite allergique renforcent toujours la suspicion d’un asthme chronique. Pour autant, leur absence n’écarte pas le diagnostic.
A l’auscultation pulmonaire, le médecin peut parfois retrouver des sibilances diffuses. Ces sifflements expiratoires persistants confirment le rétrécissement et/ou l’obstruction des bronches. Cependant l’examen peut aussi se révéler parfaitement normal.
L’évaluation de la fréquence des symptômes pendant la journée et durant la nuit, voire de leur permanence, ainsi que de leur conséquence sur l’activité physique et le quotidien du patient permet de déterminer de quel type d’asthme chronique il s’agit.
Dans cette forme légère de l’asthme chronique, les symptômes diurnes sont présents plusieurs fois par semaine mais ne sont pas quotidiens. Les symptômes nocturnes se produisent plus de 2 fois par mois.
La présence de crises d’asthme régulières peut retentir sur la vie du patient mais cela n’est pas systématique.
En cas d’asthme chronique modéré, les symptômes diurnes sont quotidiens et les symptômes nocturnes surviennent plusieurs fois par semaine.
L’activité quotidienne du patient est impactée.
Ce 3e type est la forme la plus sévère de l’asthme chronique. Les symptômes diurnes sont ici quotidiens et continus et les symptômes nocturnes fréquents.
L’activité du patient est très limitée par la présence permanente des symptômes et la diminution de ses fonctions respiratoires. Sa qualité de vie est grandement impactée et sa santé est en danger car dans ce contexte, les crises d’asthme peuvent engager le pronostic vital et nécessiter une hospitalisation d’urgence.
Les origines de l’asthme chronique sont multiples. Très souvent, une allergie est mise en cause mais tous les asthmes ne sont pas des asthmes allergiques.
En outre, cette maladie respiratoire survient fréquemment chez des sujets prédisposés. La composante génétique est aujourd’hui indiscutable. Mais cette prédisposition peut aussi venir d’une naissance prématurée, d’une obésité ou d’un reflux gastro-œsophagien. Les enfants ayant eu de nombreuses infections respiratoires ont également davantage de risques de développer un asthme chronique.
A noter le cas de l’asthme éosinophilique, une forme sévère de l’asthme, dont la cause est un taux sanguin trop élevé de certaines cellules, les éosinophiles. Ces dernières sont responsables de l’inflammation chronique.
Enfin, nos modes de vie, l’urbanisation, le trafic automobile, l’utilisation répétée de produits chimiques, la pollution au sens large est très souvent incriminée. Toxique et irritante, elle est indéniablement liée à l’augmentation des cas d’asthme.
Chez une personne asthmatique, le rétrécissement des voies aériennes provoquant les symptômes de l’asthme correspond à une réponse des bronches hyper-sensibles à des stimuli. On parle de facteurs déclencheurs pour définir ces nombreux stimuli :
Du fait de la persistance des symptômes, l’asthme chronique nécessite un traitement au long cours appelé traitement de fond. Il est administré par voie inhalée. À base de corticoïdes et parfois de bronchodilatateurs d’action longue durée, son objectif est de contrôler l’asthme en traitant l’inflammation bronchique, en faisant disparaître au maximum les symptômes et en préservant des fonctions respiratoires normales, ce avec la plus petite dose de médicaments possible. Ce traitement de fond implique un suivi médical régulier car il doit être adapté en fonction de l’évolution de la maladie.
Le patient atteint d’asthme chronique bénéficie également d’un traitement dit de secours permettant de soulager les poussées inflammatoires en cas de crise. Inhalé lui aussi, il est à base de bronchodilatateurs d’action rapide et permet une dilatation et un relâchement des bronches en quelques minutes.
La stricte observance du traitement de fond et la bonne utilisation des dispositifs d’inhalation permet le plus souvent de contrôler l’asthme chronique et de prévenir l’apparition de crises aigües et de complications. Ainsi, le patient peut retrouver une activité normale et une qualité de vie tout à fait satisfaisante.
Malheureusement, de nombreuses personnes atteintes d’asthme chronique ne suivent pas correctement leur traitement de fond et ne prennent que le traitement de secours lors de la survenue de crises. Cela aboutit à un mauvais contrôle de leur asthme et est responsable d’exacerbations potentiellement dangereuses et d’une diminution progressive de leur fonction respiratoire.
En plus du respect irréprochable du traitement de fond prescrit par le médecin et du suivi régulier de l’évolution de la maladie, il est important de rappeler la place centrale de la prévention dans le contrôle de l’asthme chronique au quotidien.
Voici quelques conseils pratiques pour préserver une vie normale et épanouissante malgré votre asthme chronique :
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