L’asthme sévère est la forme la plus grave de l’asthme chronique, ou asthme persistant. En France, il touche environ 60 000 personnes et a des répercussions importantes sur leur vie personnelle et professionnelle. Difficultés scolaires pour les enfants, impossibilité de pratiquer un sport, choix professionnels limités, fatigue, réveils nocturnes, isolement et parfois dépression, les conséquences de l’asthme sévère sont sérieuses, et trop souvent encore des personnes souffrant de cette forme invalidante de l’asthme se résignent à subir leur maladie, mettant ainsi leur vie en danger puisqu’une crise dans ce contexte de sévérité peut être fatale.
Il existe pourtant aujourd’hui des moyens de reprendre le contrôle sur cette maladie respiratoire grave, de diminuer la fréquence et l’intensité des symptômes, et ainsi de retrouver une qualité de vie satisfaisante malgré la présence d’un asthme sévère.
L’asthme est une pathologie inflammatoire chronique des voies aériennes inférieures, les bronches. Selon le degré d’obstruction des bronches, les symptômes tels qu’un essoufflement, une toux, une respiration sifflante et une oppression thoracique seront de gravité et de durée variables. Ces symptômes se manifestent sous forme de crises, voire de crises aigües appelées exacerbations.
Le traitement de l’asthme ne permet pas d’en guérir. Son objectif est de contrôler la maladie, autrement dit de limiter au maximum la survenue des crises d’asthme, de préserver une fonction respiratoire aussi normale que possible, et donc de réduire l’impact de l’asthme sur la vie quotidienne des patients. Ce traitement comporte un traitement de fond et un traitement de secours à inhaler et il est efficace chez la majorité des personnes asthmatiques.
On parle d’asthme sévère lorsque, malgré un traitement de fond à fortes doses suivi depuis 6 mois à un an, les symptômes persistent de manière permanente et les exacerbations surviennent de manière répétée. Ainsi, on parle d’asthme non contrôlé pour définir un asthme sévère.
L’asthme sévère correspond donc à un mauvais contrôle de la maladie malgré une bonne observance du traitement de fond. Certains signes permettent de repérer cette forme grave de l’asthme chronique :
De plus, une mesure du souffle (examen faisant partie du diagnostic de l’asthme et régulièrement effectué chez les personnes asthmatiques pour surveiller l’évolution de la maladie) mettra en évidence une obstruction bronchique.
L’asthme sévère est une maladie chronique qui affecte durablement les voies respiratoires dans les poumons. 2 types de causes différentes sont à distinguer : les facteurs de risques et le système immunitaire.
Une réaction exagérée du système immunitaire peut être la cause d’une inflammation au niveau des bronches. C’est ce qu’il se passe notamment dans l’asthme éosinophilique, un type d’asthme sévère qui représente 55 % des cas.
Les éosinophiles sont des cellules de la lignée blanche présentes dans la circulation sanguine et intervenant dans la réponse immunitaire. Normalement, les éosinophiles représentent moins de 7 % des globules blancs. Dans le cas de l’asthme à éosinophiles, ces cellules sont trop nombreuses dans les voies respiratoires et sont responsables d’une inflammation pulmonaire. Plus le taux d’éosinophiles est élevé, plus les symptômes de l’asthme sont sévères.
73 % des personnes touchées par un asthme sévère estiment que leur maladie respiratoire est bien contrôlée. Dans les faits, seules 15 % de ces personnes contrôlent effectivement leur asthme.
Pour diagnostiquer l’asthme sévère, il faut avant tout que la personne asthmatique ne s’habitue pas à ses symptômes et n’accepte pas de les subir au quotidien. Car lorsque l’asthme est vraiment contrôlé et même s’il s’agit d’un asthme sévère, il n’y a que peu de symptômes (voire pas du tout), les crises sont peu fréquentes et la personne n’est pas limitée dans sa vie, notamment au niveau de l’activité physique.
Si l’asthme a un impact néfaste sur la qualité de vie, c’est la preuve qu’il est mal contrôlé et un bilan médical doit être effectué afin d’évaluer sa sévérité et d’en rechercher les causes. Ce diagnostic repose sur un interrogatoire, des tests respiratoires, des tests cutanés pour rechercher un asthme allergique et une analyse sanguine pour mesurer le taux d’éosinophiles.
Pour prévenir et traiter l’asthme sévère chez l’enfant ou chez l’adulte, 2 types de traitements sont utilisés :
L’ensemble de la prise en charge médicamenteuse repose sur 2 classes de médicaments : les bronchodilatateurs et les anti-inflammatoires.
Tant pour le contrôle de l’asthme sévère sur le long terme que pour les situations d’urgence, les bronchodilatateurs permettent aux bronches de se dilater et de se relâcher afin de faciliter le passage de l’air dans les voies aériennes.
Les anti-inflammatoires agissent au niveau de l’inflammation bronchique responsable du rétrécissement des voies respiratoires. Le plus souvent il s’agit de corticoïdes.
L’inhalation est le mode d’administration préconisé car elle permet une action parfaitement ciblée sur les bronches. L’efficacité du traitement est donc garantie. De plus, l’inhalation des médicaments réduit notablement le risque d’effets secondaires et indésirables. La technique est simple et accessible à tous. Cependant, les patients doivent être accompagnés pour apprendre les bons gestes. Car comme dit plus haut, une mauvaise technique d’inhalation est une cause majeure de développer un asthme sévère, au même titre qu’une mauvaise observance du traitement de fond.
La prévention des crises d’asthme sévère passe bien sûr par un respect exact du traitement de fond prescrit par le médecin. Mais l’apprentissage et l’éducation, du patient lui-même ainsi que de son entourage proche, sont également indispensables.
Ainsi, toutes les personnes asthmatiques et idéalement les membres de leur famille devraient connaître :
Même en cas d’asthme sévère, il est possible de reprendre le contrôle (et de le garder) sur sa maladie.
L’asthme évolue de manière fluctuante, qu’il soit sévère ou plus léger. Il est capital d’avoir un suivi médical régulier des symptômes et de la mesure du souffle afin d’adapter éventuellement le traitement.
Par ailleurs et dès lors que les symptômes de l’asthme deviennent tels qu’ils impactent négativement la qualité de vie, une consultation chez le médecin traitant ou un pneumologue est nécessaire.
Enfin, en cas de crise d’asthme aigüe inhabituelle et qui ne passe pas, il faut sans hésiter appeler les secours.
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